lundi 14 septembre 2015

La philosophie en France aujourd'hui




« Que se passe-t-il dans la philosophie en France aujourd’hui, après les grandes figures de la deuxième partie du XXe siècle qui ont dominé la scène mondiale : Sartre, Lacan, Foucault, Derrida, Althusser, Deleuze, Levinas, Lyotard, Lévi-Strauss et quelques autres ? Y a-t-il de nouvelles figures, des problématiques différentes ou la philosophie française ne vit-elle que des traces de ses aînés, lesquels continuent à faire périodiquement événement à travers la publication de leurs cours, séminaires, inédits ? Nous avons voulu montrer que la philosophie est bien vivante en France, qu’elle produit des approches et des concepts susceptibles de relever les défis de notre temps. ». 

Ainsi s'affiche un dictionnaire de la philosophie. Une pensée de l'après, une pensée consécutive, réactive, échappée de l'ombre de géants qui font tant mal à ceux qui tentent vainement de leur surexister. C'est que, comme le note cette quatrième de couverture, des penseurs ont dominé le XXe siècle, la scène mondiale par les seules ressources de leurs créations. Le ciel bénisse des Laruelle, Mehdi Belhaj Kacem, Anne Sauvagnargues, Catherine Malabou, Frédéric Neyrat, Alexander Schnell, David Lapoujade, Peter Szendy... de ne pas figurer dans ce triumvirat constitué de penseurs "présentés par eux-mêmes", couverts de distinctions honorifiques plus que de pensées en vérité toujours fort rares, si précieuses que les recouvrir d'une liste ne servirait qu'à les étouffer. 

L'idée de Zarka est sans doute louable et pour entrer dans ce lexique, il est pour ainsi dire naturel de se retourner vers ce maître d'oeuvre, de consulter sa notice biographique qui circule sur le réseau et qui nous apprend qu'il a été longuement directeur de recherche au CNRS, où il dirigeait le Centre d’histoire de la philosophie moderne et le centre Thomas Hobbes. Il dirige actuellement le centre PHILéPOL de l'université Paris-Descartes. Il assure la responsabilité d’un programme ANR intitulé DEMOENV auquel collabore PHILéPOL, l'IRSTEA et l'ICD-CREIDD. Il dirige également un programme de l'IDEX de Sorbonne Paris Cités en collaboration avec Sciences po. (CEVIPOF) et Paris III (ICEE). Il a dirigé un autre programme ANR-Université de Paris Descartes (2006-2010) intitulé LEGICONTEST. Aux PUF, il dirige trois collections : "Fondements de la politique ", « Intervention philosophique, PUF », « Débats philosophiques » ; chez Armand Colin, « Emergences » ; chez Vrin, l'édition des Œuvres de Hobbes et la collection « Hobbes Supplementa ». Directeur de la revue Cités aux PUF"etc.

Pardon d'une si longue caricature ou le mot direction apparaît plus que le nom de l'auteur et qui sans doute n'émane pas directement de celui dont tout le monde connaît évidemment les titres et les sigles. Il fut un temps où les PUF avaient publié ceux dont toutes ces institutions cherchent aujourd'hui à effacer les traces, pour penser désormais après, après une figure qui n'est pas dite, ni abordée ici, qui n'est pas même déclinée comme événement majeur de la pensée. Le projet d'une liste des philosophes aujourd'hui n'a pas grand sens. Il y a eu des tentatives semblables mais plus cohérentes, notamment le Rapport sur la philosophie française de Ravaisson et plus récemment Le rapport de la philosophie Française d'Eric Alliez chez Vrin, franchement très complet. Dans cette ligne de fabrique, il conviendrait de voir plutôt quelles sont les constellations, les populations qui gravitent par exemple autour de Foucault, Deleuze, Lyotard, en marquant des lignes de fracture, des lignes d'abordage qui tirent éventuellement vers des noms nouveaux mais qui ne sont pas marquées par des prix et distinctions honorifiques. Voici donc franchement un livre à refaire selon d'autres critères.

Jean-Clet Martin

1 commentaire:

  1. Jean-Clet, le titre exact du livre est: "La direction philosophique en France aujourd'hui", et les premières lignes du texte sont:
    « Que se passe-t-il dans la direction philsophique en France aujourd’hui? Y a-t-il de nouveaux directeurs, ou la direction française ne vit-elle que des traces de ceux qui ont refusé la direction? Nous avons voulu montrer que la direction est bien mort-vivante en France, qu’elle produit des directeurs et des concepts susceptibles de relever les fonds de notre temps. ».
    Cordialement,
    Frédéric

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